Bientôt deux semaines que cette chronique a commencé ! Rappelez-vous alors comme nous étions insouciants… Même le confinement en Italie n’avait pas suffit à nous faire comprendre ce que serait notre sort… Il paraît loin, le temps où nous pouvions flâner dehors et nous faire la bise ! Quand je vois des acteurs dans un bar bondé à la télé, j’ai presque envie de leur crier : ‘Restez chez vous, bande d’inconscients. Vous allez tous nous le faire chopper ce virus de merde !’ Même ‘Friends’ est devenu un film de science fiction (et maintenant on est à peu près tous dans le même état mental que Phoebe, il y a des moments où ça plane un peu et des trucs bizarres commencent à nous paraître parfaitement normaux). 

Une des choses qui a certainement changé, c’est la manière dont nous considérons plein de professions : les soignants, les personnels des grandes surfaces, les gens qui nettoient les villes… et les profs. Maintenant qu’on est coincés avec notre progéniture toute la journée, et qu’on doit remplacer les enseignants, on se rend on peu mieux compte de ce que ça doit être de tenir une classe (vous multipliez vos gosses par 10 ou 15, et vous avez une idée de ce que c’est en niveau de bruit, nombre de questions par secondes, disputes, réponses hyper intelligentes à trouver à des questions de petits malins).

Comme je suis fille et soeur d’enseignants, j’avais déjà une bonne expérience de ce qu’est la profession de l’intérieur (et disons le, beaucoup de respect). Il y a des noms d’élèves qui ont été prononcés chez moi plus de fois, et avec autant d’angoisse, que le mot « Coronavirus » à la télé ces deux dernières semaines… Il parait que pour gérer une classe, il faut le même degré de concentration qu’un pilote de ligne – sauf que les passagers de l’avion sont capables de rester assis quand on leur demande. Quand je vois mon degré d’efficacité avec mes propres enfants, ça ne m’étonne pas que parfois les profs galèrent. 

D’ailleurs, c’est top de se retrouver avec cette nouvelle responsabilité à laquelle on n’était pas préparés. J’ai une grosse pensée pour tous ceux qui ont des examens et concours importants cette année, et pour leurs parents. Déjà qu’on doit essayer de continuer à travailler, entre un exercice sur les compléments circonstanciels et une lessive de chaussettes, il faut aussi qu’on empêche nos enfants de décrocher… Pour les élèves qui avaient déjà du mal, ou ceux qui n’ont pas accès à l’informatique (je vous dis pas les exposés qu’on doit faire en ce moment, sans Wikipédia je meurs – hier, on a fini par regarder Leo DiCaprio dans Titanic pour donner corps aux exposés de ma fille qui est en CM1. J’ai zappé la scène pleine de buée de la voiture, quand même, je ne suis pas indigne), pour ces enfants en difficulté donc, la fracture avec les autres va s’aggraver encore… 

Bref, vivement que l’école recommence ! Bon courage à tout le monde, on attend que le gouvernement se décide à nous déclarer qu’on en a encore pour un mois minimum… Le pic de l’épidémie est là. A très vite – Thank God it’s Friday !