Ca y est, c’est officiel, nous sommes confinés ! Notre président nous l’a annoncé hier, après nous avoir un peu tapé sur les doigts (les gens qui sont sortis dimanche prendre l’air se sont fait gronder, en même temps, j’ai pas pu m’empêcher de noter une petite contradiction dans le fait que c’était encouragé d’aller voter, mais pas de sortir dans la rue. Je crois pas que ça envoie le bon message aux foules).

Je continue tant bien que mal cette chronique, entre la préparation de tomates farcies (je fais partie des cons qui n’ont pas réussi à chopper un paquet de pâtes au super du coin parce qu’il n’y en avait plus), la vérification du menu de première classe du Titanic pour les devoir d’anglais de ma grande (voir la chronique d’hier), une lecture syllabe par syllabes du Loup qui Voulait Changer de Couleur (et moi je veux changer de vie), une lessive de draps, et une tentative de colorisation d’un dessin que j’avais heureusement préparé la veille. 

Comme je fais du dessin, en plus, on dirait tout le temps que je glande (là, ma fille vient de voir que je suis sur Facebook. Elle a froncé les sourcils d’une manière que j’ai pas aimée). 

C’est difficile de faire comprendre qu’en fait, on me les commande et que je suis payée, aux gens comme mon mari qui gèrent des problèmes à 500 millions de dollars. OK, c’est pas le même enjeu, mais je me raccroche à l’idée que je peux moi aussi être utile à la société en la divertissant en des temps de guerre, comme l’a répété le chef de l’état 6 fois dans son discours – je me demande ce qu’en penseraient les gens qui sont vraiment en guerre et donneraient cher pour être à notre place, surtout qu’ils vont probablement aussi se chopper le Coronavirus, mais que eux, dans leur quotidien, ça sera un problème du même niveau que les autres. 

Bref, il paraît qu’il faut faire de cette crise une opportunité, retrouver du sens dans nos vies, aller à l’essentiel, et je crois que c’est vrai. Quand on n’a pas le choix on s’adapte. 

C’est l’opportunité de se mettre à la place des autres, de célébrer les gens qui nous protègent et nous soignent (j’ai vu un message qui circule qui dit de se mettre à nos balcons à 20h pour les applaudir !), de reconnaître la valeur de ceux qui s’occupent de l’éducation de nos enfants quand on va travailler, de ne plus perdre de temps avec des choses inutiles, de passer du temps en famille… D’arrêter de courir après le temps qui nous manque toujours tant d’habitude. 

Et de rêver déjà au plaisir qu’on aura à sortir de nouveau quand tout cela sera fini ! 

A demain !